Si le nom de Turtle Rock Studios ne vous est pas familier, vous n’avez probablement jamais joué à leur plus gros succès, Left 4 Dead. Le studio basé à Lake Forest, filiale de Valve, a également réalisé Counter-Strike: Condition Zero et a œuvré pour sa maison-mère sur des DLC pour L4D et L4D2. Plutôt amateurs de jeux en multijoueur, les développeurs oeuvrent donc sur Evolve en secret dès 2011 en coopération avec feu THQ. L’éditeur est ultra enthousiaste au sujet du projet de Turtle Rock dont on a confirmation de l’existence officielle en décembre 2012, lors de la faillite de THQ. Le dépôt de bilan pose un titre sur le projet, Evolve, un jeu d’action coopératif multijoueur. Le parallèle avec Left 4 Dead est fait immédiatement. 2K Games qui a racheté les droits de la licence dévoile officiellement en février 2014 via le magazine «Game Informer» l’existence d’Evolve, prévu pour l’automne de la même année.
Pour se faire pardonner du report en février 2015, 2K et Turtle Rock lancent la Big Alpha, prévue pour la Toussaint, dans le but de tester un peu la viabilité des serveurs et l’optimisation du jeu et permettant aux joueurs de découvrir l’un des titres les plus attendus du moment. Niveau contenu, nous sommes loin de la version finale mais nous avons pu jouer dans les conditions les plus proches possibles du résultat définitif. Trois aires de jeu, The Dam, Distillery et Fusion Plant sont jouables, ainsi que la totalité des chasseurs, incluant l’évolution des compétences et armes pour monter en grade et obtenir des bonus. Selon votre activité et l’efficacité donc vous avez fait preuve durant la chasse au monstre, vous gagnerez divers points d’expérience pouvant débloquer un nouveau personnage par classe, améliorant les armes, ajoutant quelques bonus comme le switch d’armes plus rapide, le rechargement du jetpack accéléré ou une meilleure résistance. Si les niveaux de progression sont encore plafonnés à 40, nous avons pu croiser quelques joueurs au-delà du niveau 20, ce qui représente beaucoup d’heures de jeu.
Le principe d’Evolve est simple: dans un univers fantastique, sur de grandes aires de jeu fermées, quatre chasseurs spécialisés traquent un monstre qui peut évoluer et devenir plus puissant s’il n’est pas tué avant. Quatre joueurs coopèrent donc pour traquer un cinquième qui devra les semer, faire preuve de ruse et évoluer rapidement pour tuer ses assaillants ou détruire la source d’énergie de la zone, ce qu’il ne peut faire qu’au stade 3 de son évolution. Le monstre, Goliath ou Kraken, tue et mange la faune du coin pour ensuite évoluer et gagner en puissance et résistance. Il possède également certaines habilités dévastatrices et un sacré coup de patte rappelant la puissance du Tank dans Left 4 Dead. Le Goliath peut effectuer un rush sur les traqueurs, cracher du feu, sauter pour smasher ensuite le sol ou encore jeter de la grosse caillasse sur ses ennemis. Le Kraken use lui de pouvoirs psychiques assez puissants et peut faire de la lévitation. Face au Goliath ou au Kraken, les tactiques à élaborer varient de même que pour le choix des personnages. En effet, chaque classe possède deux profils différents qui vont au-delà du simple skin, ce qui ajoute une dimension stratégique supplémentaire bien pensée.
Un simple chaînon manquant peut faire perdre la partie
Pour que chaque joueur trouve son bonheur et puisse jouer selon ses préférences, quatre classes sont proposées, chacune d’entre elle étant très utile. A l’arme principale et l’arme secondaire s’ajoutent une habilité spéciale et une habilité spécifique à la classe. Pour le Trapper par exemple, l’arène mobile, bloquant le monstre dans une zone réduite, est présente chez Griffin ou Maggie. Tout le reste diffère, Griffin ayant un lance-harpon comme arme principale ou des Sound Spikes avertissant de la présence du monstre dans telle ou telle zone. Maggie possède elle des mines de proximité lançant des harpons sur le monstre, le gênant dans ses déplacements. Son arme principale est une mitraillette classique mais elle possède Daisy, son animal de compagnie reniflant les traces de pas du monstre et pouvant relever les alliés à terre. Le Medic peut soigner ou ramener les morts à la vie, marquer le monstre pour le retrouver dans sa fuite. Le Support peut rendre les alliés invisibles, les protéger avec un bouclier orbital ou lancer des missiles téléguidés. Pour finir, l’Assault, bourrin de service possède un bouclier personnel, des mines explosives ou lancer des grenades toxiques. Le Wiki dédié offre tous les détails importants à ce sujet. Sachez qu’un troisième personnage par classe est prévu pour le lancement du jeu.
Dans Evolve, le joueur ne choisit pas son rôle directement mais établit plutôt un ordre des cinq classes qu’il préfère incarner, incluant le monstre, avec la possibilité de laisser un choix aléatoire. Une fois la partie trouvée et le rôle établi avec lenteur et difficulté (nous y reviendrons), la partie se lance enfin. Les chasseurs sont déployés par les airs au dernier endroit où le monstre a été aperçu, à savoir le spawn lorsqu’on l’incarne. Pendant la cinématique préparant les chasseurs au déploiement, le cinquième joueur, celui qui contrôle le monstre peut déjà fuir les lieux et aller se nourrir de bestioles ou tenter d’effacer les traces derrière lui, en faisant de la grimpette dans le décor ou en passant par l’eau. Une fois au sol, les hunters repèrent les empreintes de l’ennemi et courent à sa recherche. S’en suit une partie plus ou moins longue, selon le travail en équipe des chasseurs ou la malice du monstre à évoluer pour ensuite tendre des embuscades à ses poursuivants. Plus gros, il peut être repéré facilement avec ses traces de pas, en effrayant les volatiles ou en hurlant lors de ses évolutions. Dans la précipitation, on peut même le confondre avec certains monstres de taille semblable mais n’ayant rien à voir dans ce conflit.
Comme tout jeu demandant de la coopération, le plaisir est au rendez-vous en cas de bon travail en équipe. Laisser un allié sur le carreau donnera forcément des regrets car chaque classe est utile et l’ensemble homogène est nécessaire pour vaincre le monstre. Le Trapper coince le monstre dans une zone, le Support le bombarde, l’Assault le mitraille de près pendant que le Medic soigne les blessés. Un simple chaînon manquant peut faire perdre la partie. Avant de mourir, les chasseurs sont à terre, ils peuvent être relevés par Daisy ou un coéquipier. Le monstre doit saisir l’occasion d’un joueur mort ou à terre pour tenter de finir les autres, il reprend ainsi l’avantage et bénéficie d’une force incroyable au stade 3 de son évolution. Il ne faut cependant pas traîner puisqu’un redéploiement des soldats décédés a lieu toutes les deux minutes, ajoutant du piment au combat. Les différents personnages disponibles par classe peuvent varier un peu les combats mais on espère des cartes plus grandes et plus variées, les trois proposées se ressemblant quelque peu (de la roche, la nuit, un point d’eau, etc.) et l’intérêt étant au final toujours le même. Pourquoi pas des aires de jeux qui évoluent, ou la possibilité d’affronter plusieurs monstres, puisque le titre même du jeu appelle au changement? Le feeling des armes s’avère plutôt bon, les sauts avec jetpack bien gérés, le monstre possède suffisamment de puissance, toutefois, Big Alpha oblige, tout n’était pas parfait. Si le jeu est très fluide et parfaitement léché, les serveurs hébergeant les parties ont beaucoup souffert. Certes, une fois en jeu, on ne constate pas de perte, mais le matchmaking est à la ramasse, vouloir jouer avec plusieurs amis et un calvaire pour trouver une salle d’attente, il faut parfois patienter plus d’un quart d’heure entre la recherche d’une partie et son lancement final. Un point à revoir de toute urgence, car l’engouement autour d’Evolve ne risque pas de s’atténuer et il faudra une interface et une fluidité hors partie à toute épreuve.
Après plusieurs passages dans les rédactions des journaux spécialisés dans l'informatique et les jeux vidéo, Robin (précédemment Jules Fauteuil) a poursuivi l'aventure sur Internet où il a été découvert par Jonathan en 2006 à la fondation de GameTrip. L'histoire continue aujourd'hui, car le PC, ses accessoires et ses jeux, c'est son terrain.
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